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rait plus, par le temps affreux qui courait, où le commerce était anéanti, les honneurs de l’impression ! »




Si donc l’on n’avait pas, à la fin du xviiie siècle, de véritables journaux, on en avait une monnaie assez abondante, et toute cette petite presse de contrebande, qui se grossissait encore des correspondances adressées aux gazettes étrangères, suppléait dans une assez large mesure au silence forcé des journaux privilégiés.

On peut supposer que le gouvernement ne vit jamais de bien bon œil ces « greffiers clandestins de la chronique scandaleuse », nous l’avons vu même dans certains moments les poursuivre à outrance ; cependant les bulletins de nouvelles, dont quelques-uns d’ailleurs étaient parfaitement innocents, ne furent jamais proscrits d’une façon absolue ; il y avait même des bulletiniers ou bulletinistes autorisés.

On lit dans le Journal de Barbier, à la date de mai 1745 : « Un particulier avait obtenu une permission tacite de délivrer des Nouvelles à la main, qui étaient censées visitées et approuvées à la police par quelque commis qui avait cette inspection. Cela se distribuait dans les maisons et dans les cafés deux