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étaient envoyées dans les cours étrangères, c’était un devoir de mettre dans leurs récits beaucoup de réserve et de retenue à l’égard de personnages que leur naissance ou leur position appelait à jouer un rôle distingué dans le monde. Ce devoir, on est souvent tenté de regretter qu’ils l’aient si fidèlement rempli, car il résulte quelquefois de leur sage retenue que des faits importants et bons à connaître sont passés sous silence. Bachaumont, au contraire, tient registre de tout ; semblable à la Renommée, qu’on nous peint


Tam ficti pravique tenax quam nuncia veri,


il rapporte indistinctement tous les bruits, toutes les nouvelles. Son plan, il est vrai, présente bien des inconvénients, et ce n’est pas sans quelque défiance que son ouvrage doit être parcouru. Cependant, ou nous sommes dans l’erreur, ou les avantages qui en ressortent les compensent entièrement. »


Longtemps on ne sut qu’à peu près et en gros comment la Correspondance de Grimm avait été faite, et quels écrivains y avaient collaboré ; on savait seulement que Diderot et madame d’Épinay y avaient eu quelque part. Un très-curieux volume que M. Ch. Nisard vient de publier sous le titre de Mémoires et Correspondances historiques et littéraires,