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« Les Mémoires secrets, connus sous le nom de Bachaumont, occupent, sans contredit, une place distinguée parmi les monuments les plus curieux de l’histoire littéraire du dix-huitième siècle. Sans pouvoir rivaliser avec la Correspondance littéraire de Grimm pour la profondeur et l’originalité des vues, ou avec celle de La Harpe pour l’élégante facilité du style, ils nous semblent cependant offrir à la curiosité du lecteur un attrait pour le moins aussi vif que ces deux recueils, et surtout que le dernier. Dans Grimm, un jugement toujours sain et dégagé de préventions, des aperçus d’une haute philosophie ; dans La Harpe, une appréciation trop souvent rigoureuse des qualités et des défauts des auteurs, mais une critique toujours instructive de leurs ouvrages, forment un tableau animé de la littérature au temps où ils écrivaient. Sous ce rapport, l’un et l’autre sont incontestablement supérieurs aux Mémoires secrets ; mais là, selon nous, se borne leur avantage, et nous pensons qu’il est loin de l’emporter sur l’intérêt que présente le recueil attribué à Bachaumont, recueil qui n’est point exclusivement consacré à l’examen de productions littéraires, et où se trouvent enregistrés, à leur date, au moment même de leur éclat, tous les événements politiques de quelque importance, et les anecdotes parfois scandaleuses de la cour et de la ville.

» Pour La Harpe et Grimm, dont les feuilles