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vingt-sept ans que la Correspondance secrète de Métra.

» De 1753 à 1790, on vit finir Fontenelle et Montesquieu ; Buffon publier ses titres à l’immortalité, et descendre au tombeau ; on vit se poursuivre et s’achever le monument encyclopédique ; Rousseau, à ses débuts et à la fin d’une carrière volontairement abrégée peut-être ; Voltaire publiant plus d’un grand ouvrage historique, et maintes fois applaudi à la scène ; ses restes obtenant dans l’ombre un peu de terre, malgré la défense d’un évêque, puis tout un peuple se disposant à les porter en triomphe aux caveaux du Panthéon ; de 1753 à 1790, on vit cette guerre de billets de confession où combattirent le parlement, la cour, le clergé ; puis, à ces débats ridicules, à ces champions impuissants, succéder une lutte imposante, et Mirabeau.

» On comprend tout ce que renfermait d’éléments de succès l’histoire quotidienne d’une époque si pleine d’événements, si mouvante, si contrastée… »

Cet argument peut être également invoqué en faveur des Mémoires secrets, qui, au fond, se composent en partie des mêmes éléments. Aussi M. Ravenel, dans son édition de Bachaumont, a-t-il cru pouvoir mettre en parallèle les Mémoires secrets avec les Correspondances de Grimm et de La Harpe ; nous citerons encore cette page, qui fait parfaitement connaître la valeur relative des trois recueils :