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gistrer les grands compliments qu’ils lui valaient. Ces défauts frappèrent tous les yeux, mais le livre n’en fut pas moins recherché avec empressement : c’étaient les premiers mémoires littéraires rédigés avec quelque soin sur cette époque animée dont la littérature appartient à l’histoire, sur cette fin du xviiie siècle, où les ouvrages de l’esprit exercèrent une si puissante influence et concoururent à de si grands événements.

» Onze ans après, on publia cinq volumes d’une Correspondance du baron de Grimm. Des aperçus entièrement neufs, des vues étendues, des jugements exprimés d’une manière originale, enfin toutes les qualités que laissait désirer l’ouvrage de La Harpe, distinguaient celui-ci, et tout d’abord lui firent donner une juste préférence. La faveur du public encouragea les éditeurs : une réimpression des volumes publiés devint bientôt nécessaire, et ils ne tardèrent pas à être suivis de cinq autres, qui menaient jusqu’aux jours de la Révolution naissante ce procès-verbal des progrès de l’esprit et de la philosophie. Enfin le commencement de ce recueil fut également retrouvé, et, à quelques courtes interruptions près, l’on eut, grâce à ces découvertes successives, un tableau littéraire de 1753 à 1790, c’est-à-dire plus complet de douze ans que les Mémoires secrets de Bachaumont, de vingt-deux ans que la Correspondance littéraire de La Harpe, de