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et m’a paru se rapporter à l’année 1790 ou 1791 ; on y lit :


L’objet de ce recueil est de donner l’histoire secrète des sociétés et de la littérature… La liberté qui y règne ne connaît de bornes que la licence. C’était un crime en France sous l’ancien régime, et cette feuille y était proscrite. C’est maintenant un mérite qu’il partage avec une foule de concurrents. Le soin de n’employer que des matériaux originaux et variés nous assure que cette concurrence ne nuira point à son succès. Nous n’avons d’autre prétention que de dire ce que les autres écrivains périodiques ne disent point ou n’ont point dit, et de ne dire que ce qui peut piquer la curiosité.


La Correspondance secrète s’imprimait alors à Strasbourg, chez Treuttel et l’on souscrivait à Paris chez Onfroy, rue Saint-Victor, 11. Le prix d’abonnement était d’un louis.

L’extrait suivant du numéro du 5 avril 1786 prouve que cette petite gazette pénétrait jusqu’au fond de l’Europe, et montre, de plus, quel compte l’on tenait déjà de l’opinion publique et des jugements de la presse, même en Turquie.


Extrait d’une lettre de la Valachie. — Quelques feuilles périodiques ont avancé fort légèrement, sur la foi d’autrui, une fausseté manifeste, en assurant que le gouvernement actuel de la Valachie était vexatoire au point d’y faire désirer avec ardeur la plus prompte révolution… Il est notoire que, depuis environ trois ans que cette province a le bonheur d’être gouvernée par le prince régnant, le peuple y a été graduellement allégé d’un gros quart du fardeau qu’il supportait auparavant en impositions, et que la douceur comme la modération du gouvernement a attiré de toutes parts dans le pays une quantité considérable de transfuges et de