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goût et le calembourdier, des idées saines et des opinions bizarres, des projets sensés et des rêveries folles, partout une peinture fidèle de ce qu’ont vu et entendu les observateurs qui ont écrit. On a inséré en entier ou par extraits, à leurs dates, les pamphlets qui ont paru avoir un mérite réel ou un mérite historique.

Si cette collection reçoit l’accueil dont on l’a crue digne, elle sera continuée, et nous mettrons en même temps sous les yeux du public une galerie de semblables tableaux dont les autres parties de l’Europe auront fourni les sujets. L’un et l’autre ouvrage seront une source abondante de matériaux pour l’histoire universelle pendant cette période de temps.


La Correspondance secrète est plus politique que les Mémoires secrets ; mais, pendant que ceux-ci cherchaient surtout à instruire, comme ils nous le disaient tout à l’heure, celle-là paraît plus préoccupée de plaire ; elle abonde en anecdotes que la préface donne pour vraies… vraies comme les éternelles histoires dont Pierre Durand émaille depuis vingt ans son Courrier de Paris. Cependant ce recueil m’a paru, en somme, mériter plus d’estime qu’on ne semble lui en accorder généralement, et un abrégé bien fait aurait une incontestable utilité.

La première lettre de la Correspondance secrète est du 4 juin 1774 et, si l’on en croit Brunet, elle paraissait encore le 7 mars 1793 ; mais la réimpression s’arrête au 7 octobre 1784. L’édition originale doit être excessivement rare ; la Bibliothèque impériale possède seulement les années 1775, 1785, 1786 jusqu’au 22 octobre, et les six premiers mois de 1778.