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des nouvelles ou à en dire. Ses liaisons avec le comte d’Aranda, ambassadeur d’Espagne, qui, durant la guerre, avait daigné le choisir pour être le pasquin ou le hérault des gazettes de Madrid, lui avaient donné une sorte de considération, qui est fort diminuée depuis la paix. Il s’en console en devisant avec une vieille demoiselle bel esprit, qui se nomme mademoiselle Sérionne ; on vient de consacrer ses tendres assiduités par le quatrain que voici :


Un beau programme d’opéra,
Et qui n’étonnera personne,
C’est d’accoupler le dieu Métra
Avec la nymphe Sérionne.


Ajoutons tout de suite qu’à sa mort on lui fit l’épitaphe suivante :


        Métra n’est plus ! revers tragique,
Dont se doit affliger tout digne politique !
Pour lui, je suis certain qu’au suprême moment,
        À son caractère fidèle,
Il eût trouvé moins dur d’entrer au monument
S’il avait pu lui-même en donner la nouvelle.


La Correspondance de Métra, datée généralement de Paris ou de Versailles, s’imprimait d’abord à Neuwied, sous le titre de Correspondance littéraire secrète, par numéros de 8 pages petit in-8o, et elle avait ainsi toutes les allures d’une gazette. Il en fut fait, en 1787-90, sous la même rubrique que les Mémoires secrets (Londres, John Adamson), et sous