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dant observé que les caractères étaient tout neufs, et ne paraissaient pas avoir servi.


Après Mairobert, les Mémoires secrets furent continués par Moufle d’Angerville, et s’augmentèrent chaque année de deux volumes consacrés à l’histoire de l’année précédente, et contenant, en outre, des additions plus ou moins étendues pour toutes les autres années depuis 1762. Ces additions étaient empruntées, en général, aux manuscrits de Bachaumont et de Mairobert ; voici comment s’en expliquait l’éditeur, dans un avertissement placé en tête du 15e volume :


Lorsque cet ouvrage parut pour la première fois, la crainte qu’il ne fût trop volumineux m’avait fait supprimer beaucoup d’articles, croyant qu’ils ne causeraient point un vide et que le surplus n’en paraîtrait que mieux rempli ; mais plusieurs de mes lecteurs se sont aperçus de cette soustraction et s’en sont plaints. Ils ont trouvé que, le principal mérite caractéristique de cette collection consistant dans une chronique exacte et non interrompue, il en résultait un défaut, qu’ils m’ont invité à corriger ; ce que je ne crois pouvoir mieux exécuter qu’en rétablissant les notices retranchées : leur transposition, au moyen de la méthode des auteurs de dater tous les faits, n’est que désagréable au coup d’œil, et j’ai cru plus honnête de compléter ainsi l’ancienne édition, en épargnant au public les frais de l’acquisition d’une nouvelle.

Ce qui m’a rendu plus scrupuleux dans le rétablissement, c’est l’observation aussi que tel article nul, ce semble, soit par sa brièveté, soit par son annonce, devenait nécessaire pour l’intelligence ou l’éclaircissement d’autres plus intéressants qui se trouvaient plus loin : chaîne que tout le monde ne remarque pas, et