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imprimeurs, colporteurs, etc., condamnés aux galères à perpétuité ou à temps, suivant l’exigence des cas. Amende de six mille livres pour les propriétaires ou principaux locataires des maisons où les imprimeries seront trouvées sans qu’ils les aient dénoncées à la justice.

« Si on tient la main à cette loi rigoureuse, ajoute l’avocat Barbier, au Journal duquel nous empruntons ce document, il n’y aura plus tant de brochures dans le public, et les Gazettes ecclésiastiques seront rares et chères. Cette loi fait voir en même temps qu’on n’est point incertain sur la cause des malheurs qui sont arrivés. »

Le gouvernement de Louis XVI essaya d’abord de la douceur, mais il fut bientôt débordé. « La licence d’écrire augmente journellement, et l’on abuse de la douceur du nouveau gouvernement à tel point, qu’il sera peut-être forcé d’employer toute l’inquisition de la fin du règne de Louis XV. » Ce sont les Mémoires secrets[1] qui font eux-mêmes cet aveu. Et en effet, l’on verra les derniers ministres de la monarchie sans cesse occupés à la défendre, et par les plus étranges moyens, contre ce torrent qui devait l’engloutir.

L’intérêt de leur conservation imposait aux journaux une mesure qu’ils ne pouvaient trop dépasser sans s’exposer à une ruine plus ou moins complète.

  1. Mémoires secrets, juillet 1776.