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en esprits et en extraits. L’abbé de La Porte était, en ce genre, le fripier le plus actif de notre littérature ; c’est lui qui a mis au jour l’Esprit de Marivaux, l’Esprit de Fontenelle, et tant d’autres. Il avait coutume de dire que, pour s’enrichir, il ne fallait pas faire des livres, mais en imprimer ; et en effet il a gagné beaucoup d’argent à rhabiller les ouvrages d’autrui. »

« C’est plutôt à la librairie qu’aux lettres, dit Grimm de son côté, à regretter la plume infatigable de l’abbé de La Porte, l’auteur de tant de compilations aussi volumineuses qu’inutiles, qui ont beaucoup moins enrichi les lettres que l’auteur. »

Le succès des compilations de La Porte, cette fortune qu’elle lui procurèrent, et dont on lui fait comme un reproche, prouvent du moins qu’il savait choisir les ouvrages bons à rhabiller, pour nous servir de l’expression du fameux critique, et qu’il les rhabillait avec talent.

Somme toute, on ne peut nier que La Porte ne fût un écrivain aussi judicieux qu’il était actif et infatigable ; avec du goût et du jugement, il possédait à un haut degré l’esprit d’analyse, qui est certainement moins commun et plus estimable qu’on ne pense généralement.

Quelques extraits, que nous choisissons uniquement en vue de notre sujet, permettront de juger et de l’écrivain et de sa manière.