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avec plus de confiance des faits contredits par la notoriété publique que ce bon catholique. Une partie de ces faits sont altérés, les autres sont absolument faux, et, parmi un petit nombre de vérités dont il nous instruit, on trouve dans son recueil une tradition constante de faussetés et de mensonges…


C’est néanmoins avec une curiosité pleine d’intérêt que l’on suit les passes de ces deux champions, combattant sous le masque, corps à corps, et sans cesse aux prises ; celui-là, le gazetier, attaquant avec une fougue toute gallicane ; celui-ci, le supplémenteur, parant les bottes et ripostant avec le sang-froid perfide qui convient à un digne fils de Loyola. Les annales du journalisme n’offrent pas assurément d’autre exemple d’une lutte avec ce caractère et dans ces conditions.


L’importance historique de ces deux recueils, des Nouvelles ecclésiastiques surtout, n’a pas besoin d’être démontrée : c’est dans leurs colonnes qu’on apprend à bien connaître cette longue querelle, qui agita si profondément la France pendant une partie du xviiie siècle, et que l’on comprend à peine aujourd’hui. Les événements de ce siècle n’étaient pas, d’ailleurs, le seul objet des Nouvelles. « On y remonte souvent à la source et à l’origine des maux de l’Église, en rappelant quantité de traits intéressants des siècles précédents, surtout depuis la naissance des Jésuites. Mais l’objet le plus important dans les Nouvelles, c’est la partie qui concerne la