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anglais d’après lesquels on la fabriquait, enfin de l’esprit et du caractère de son auteur, m’ont permis de la bien juger. Latour a souvent varié dans ses principes politiques, mais généralement il était plus dévoué à la France qu’à l’Angleterre ; il penchait plus vers le parti ministériel que vers celui de l’opposition. Il haïssait cordialement Fox, parce qu’il le trouvait trop républicain, et il détestait le républicanisme parce qu’il le jugeait incompatible avec la subordination ; et aux yeux de Latour, qui avait été militaire, la subordination était l’âme des États. Il n’est donc pas impartial dans le récit des débats parlementaires ; il penche toujours la balance du côté de la couronne.

» Quant aux nouvelles, il les puisait dans les gazettes anglaises ; il faut donc souvent s’en défier. La liberté gâte encore plus les sources que ne fait ailleurs l’oppression. C’est cependant parmi elles qu’il faudra chercher l’histoire. Les pièces authentiques, telles que les déclarations de guerre, les traités de paix, etc., doivent rendre ce dépôt recommandable.

» La partie littéraire, à quelques articles près envoyée par des mains étrangères, n’a été qu’une rapsodie pitoyable de vers médiocres, d’éloges mendiés et souvent dictés, ou de plats sarcasmes. Il n’y a rien, presque rien, sur la littérature anglaise, l’auteur n’en ayant jamais lu aucune production.