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flatter d’avoir rendu un grand service à son pays, car il est à remarquer que la mode, secondée par la nature, était naguère de se rapprocher, le plus qu’il était possible, des grâces du manche à balai ; les corps comprimaient la poitrine, et s’élargissaient en bas de manière à placer les flancs de niveau avec les hanches. Actuellement, grâce au liége, on croirait que nos belles insulaires ont été modelées à Paris.


J’y lis encore que l’on fait des râteliers postiches montés en or, pour les riches qui n’ont plus de dents. — Et aux annonces, cet avis :


Les directeurs du Plan de mariage, ayant observé que la majeure partie du public a trouvé la somme de cinq guinées trop forte pour le commencement, ont résolu de ne prendre à l’avenir que deux guinées des messieurs qui s’adresseront à eux ; et pour prouver au public qu’ils ne sont pas des imposteurs, ils sont prêts à rendre, à la première réquisition, les trois guinées de surplus à ceux qui en ont payé cinq. — Les dames de réputation sont invitées à prendre part à cet établissement gratis, et les directeurs se trouveront non seulement très-honorés de les recevoir, mais cette condescendance même leur tiendra lieu de récompense, d’autant plus qu’elles ajouteront à la dignité d’un plan qui envisage le bonheur du beau sexe, sans blesser sa délicatesse.


Voici, du reste, le jugement que Brissot porte de cette feuille, qu’il connaissait bien :

« Le Courrier de l’Europe est peut-être le seul monument qu’on devra un jour consulter pour connaître l’histoire de la révolution de l’Amérique ; il est donc à propos de fixer le jugement qu’on en doit porter. La connaissance particulière que j’ai eue de la composition de cette feuille, des papiers