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donner le Courrier de l’Europe, et il en confia la rédaction à l’homme que dix fois lui-même il avait déclaré digne du gibet.


Dépossédé, plus ou moins volontairement, Serre de Latour entreprit une Gazette britannique des Finances et du Commerce, dans laquelle on trouvait « des rapports véridiques, des observations exactes, des vues saines, et, joint à tout cela, un style facile, clair, précis, et une manière toujours agréable et piquante. » Rentré en France à l’époque de la Révolution, il publia, au mois de septembre 1789, un Journal de Londres dédié à l’Assemblée nationale, avec cette épigraphe « Vous ne voulez donc, Messieurs, n’entendre que des choses agréables ? » Voici comment il s’annonçait dans son prospectus : « Je ne puis que bénir les destinées qui semblent m’avoir successivement appelé à célébrer les révolutions éclatantes qui rendront le siècle actuel si intéressant aux yeux de la postérité. Lorsqu’en 1776 je publiai le Courrier de l’Europe, en retraçant la marche des grands événements qui décidèrent l’indépendance de l’Amérique septentrionale, je ne soupçonnais pas que je préparais ceux qui assurent aujourd’hui l’affranchissement d’un peuple plus considérable, plus puissant, infiniment plus opprimé, plus à plaindre. » Latour rédigea encore un Gazettin, qui se donnait comme supplément de la Gazette.