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time des mésintelligences des cours de Vienne et de Berlin. Le ministère de Vienne, ne pouvant répondre efficacement à certains mémoires et écrits de la cour de Berlin ou de ses partisans insérés dans le Courrier de l’Europe et dans le Courrier du Bas-Rhin, en interdit, par une misérable vengeance, l’entrée et la lecture dans tous les États de l’impératrice reine où ces deux feuilles étaient très-recherchées, l’une pour son intérêt, sa véracité et son énergie, exaltée par Linguet lui-même qui n’était pas prodigue de louanges ; l’autre pour les détails curieux, étendus et rapides, qu’elle donnait sur les affaires d’Angleterre ; ce qui ne fit qu’accroître la démangeaison de les avoir. Le roi de Prusse prit fait et cause pour le Courrier du Bas-Bhin, qui s’imprimait dans ses États, et, usant de légitimes représailles, il rendit une ordonnance où il défendait très-sévèrement à tous ses fidèles sujets de faire venir, introduire ou débiter dans ses États les gazettes françaises des villes de Bruxelles et de Cologne, ainsi que les gazettes allemandes de cette dernière ville et de Francfort-sur-le-Mein, et autres, qui paraissaient sous la dénomination de Gazettes du Bureau général des Postes impériales, sous peine d’une amende de 50 ducats par contravention. Cette défense était motivée sur ce que, depuis le commencement de la guerre, plusieurs redacteurs de gazettes étrangères, s’écartant constam-