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L’événement prouva que le ministre des affaires étrangères ne s’était point trompé : le Courrier, de ce moment, se montra aussi obséquieux pour le ministère qu’il avait été insolent dans l’origine.

J’aurais voulu donner les articles qui avaient pu exciter une si grande colère, mais il ne m’a pas été possible de les rencontrer. La collection, d’ailleurs fort rare, du Courrier de l’Europe, dont les premiers numéros parurent au mois de juillet 1776, ne part que du mois de novembre de la même année, et le titre porte : « Courrier de l’Europe, ou Gazette des gazettes, continuée sur un nouveau plan, le 1er novembre 1776. » Cela voulait dire continuée dans un nouvel esprit, plus encore que sur un nouveau plan, et les orages soulevés par les premiers numéros, non-seulement en France, mais ailleurs encore, ne furent pas étrangers sans doute à la détermination qui les fit exclure de la collection. Le Courrier, voyant qu’il s’était fourvoyé et qu’il n’arriverait point au succès, à la fortune, par la voie où il s’était engagé, voulut probablement, — qu’on nous passe cette expression, — faire peau neuve, en adoptant une politique plus modérée.

Le premier numéro du journal ainsi amendé est accompagné d’un avis du rédacteur et des propriétaires, dans lequel on lit : que le titre de cette gazette annonçait originairement qu’elle était destinée à circuler dans l’Europe entière ; que quelques