Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 3.djvu/388

Cette page a été validée par deux contributeurs.

contraire au respect dû à sa personne, aux lois, aux mœurs, au bien public en général.


En attendant, il envoie à M. le baron d’Ogni un nombre d’exemplaires du no 72 qu’il croit suffisant pour répondre aux premières demandes et compléter le tome ix aux souscripteurs à qui il est dû. S’ils le reçoivent, ce sera une preuve que les passages seront ouverts, et alors on pourra souscrire à la poste. Dans le cas contraire, ce sera aux souscripteurs à lui indiquer un autre moyen de leur faire parvenir ce no 72 et les suivants, ou à poursuivre leur remboursement contre le ministère.

Les passages furent ouverts tout grands aux Annales ; mais elles furent encore une fois interrompues en 1785, j’ignore pour quel motif. Linguet, que rien ne pouvait rebuter, réussit à les ressusciter en 1787. « Cette reprise, dit-il, est une époque décisive en tout sens dans sa vie. » Et il ajoute :


Une franchise décente, un soin soutenu de tout rapporter à l’utilité publique, un respect constant pour les mœurs, le culte et le gouvernement, sont les caractères qui ont toujours distingué cet ouvrage. Il n’en a pas moins été traversé par les plus opiniâtres, souvent par les plus cruelles contrariétés ; tandis qu’une tolérance ouverte, et même un protectorat non dissimulé, se prodiguaient à des productions d’un genre un peu différent.


Mais, hélas ! les persécutions ne firent que redoubler, et rendirent sa tâche de plus en plus difficile. Le no 116 fut condamné au feu par le parlement ; le