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Le Mercure ne pouvait manquer de prospérer dans de pareilles mains ; et un journal fait sur ce plan serait encore on ne peut mieux venu aujourd’hui. Malheureusement pour les lettres et pour celui qui les servait si bien, Marmontel perdit son journal au bout de peu d’années, mais d’une façon qui lui fait le plus grand honneur. Faussement accusé d’avoir écrit une satire contre le duc d’Aumont, il préféra aller à la Bastille et perdre le Mercure, c’est-à-dire quinze à dix-huit mille livres de rente, plutôt que de trahir, en nommant l’auteur, le secret de sa société, car ce n’était pas celui d’un ami.

Rappelons encore que Marmontel fut un des auteurs du Choix des anciens Mercures.




L’abbé de La Porte : Observations sur la Littérature moderne ;l’Observateur littéraire.


Parmi les collaborateurs de Fréron, nous avons nommé l’abbé de La Porte, un des plus grands manufacturiers littéraires de cette époque féconde. On avait fait sur leur association l’épigramme suivante :


Fréron de La Porte diffère ;
Voici leur devise à tous deux :
L’un fait bien, mais est paresseux ;
L’autre est diligent à mal faire.