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Panckoucke, qui avait su l’apprécier, chercha et réussit à se l’attacher, à des conditions qui marquent assez quel prix on mettait dès-lors à sa plume. Il le chargea de la rédaction du Journal de Genève, en se réservant la faculté d’en composer, comme cela avait eu lieu jusqu’alors, le Journal de Bruxelles, lequel était réuni au Mercure, et pour cela il lui alloua un traitement de 7,200 livres, plus 1,200 livres pour les articles qu’il fournirait à la partie littéraire.

Un avis placé en tête du premier numéro de 1784 annonçait que « depuis le commencement de cette année ce journal était uniquement rédigé par M. Mallet du Pan l’aîné, auteur des Mémoires historiques…, ouvrage périodique confondu de ce moment avec le Journal de Genève. » — « Ce journal, ajoutait le même avis, peut tenir lieu de toutes les bibliothèques de nouvelles. Il jouit de la même liberté que les autres journaux étrangers qui circulent en France. La décence et l’impartialité en seront le caractère, et sont pour l’auteur une loi inviolable dont il ne se départira jamais. »

Mallet imprima au Journal de Genève un nouvel essor ; il y introduisit ces recherches statistiques, ces considérations diplomatiques, ces larges vues, dont l’absence avait tenu nos journaux à une si grande distance de ceux de l’Angleterre, et même de ceux de l’Allemagne. Sans être aussi libre que les