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leurs dépens nous promettent des amis fidèles, si la reconnaissance en peut donner, ou du moins des alliés dont l’intérêt sera la caution. Nos ports, ouverts à un commerce nouveau, jouissent d’une prospérité que les trésors du Mexique et du Pérou n’ont jamais donnée à leurs propriétaires. Une marine formidable, sortie subitement du néant, créée pour protéger, et non pour détruire, augmente encore l’éclat de ces prodiges parce qu’elle en assure la durée.

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Qu’il est beau, Sire, à vingt ans, d’être ainsi le modèle des rois, le réformateur de sa nation et la terreur de ses ennemis ! Cette gloire est peut-être plus honorable encore par son principe qu’utile par ses effets. Elle est le fruit des mœurs dont Votre Majesté donne l’exemple. Quand la fidélité conjugale est sur le trône, toutes les vertus y règnent avec elle.

Et pour réunir autour de vous, Sire, toutes les satisfactions, toutes les prospérités à la fois, une heureuse fécondité vient encore ouvrir à l’âme sensible de Votre Majesté une nouvelle source de jouissance. Une reine déjà chérie pour les charmes de sa personne, qui, à l’exemple de son auguste mère, sait tempérer la majesté par les grâces et la relève par toutes les vertus, va acquérir un nouveau droit à l’amour, à la reconnaissance des Français, soit que le ciel accorde dès à présent à leurs vœux un héritier de la couronne, soit que cette première grossesse, moins fortunée, suivant l’idiome de la politique, ne soit que le gage de celles qui concilieront par la suite les caprices de cette politique et les droits de la nature.

Puissent, Sire, des jours si brillants n’être obscurcis par aucun revers ! Puissiez-vous, après avoir réduit au silence les ennemis extérieurs du repos public et de l’honneur de votre couronne, attaquer avec autant de succès les désordres intestins qui affligent encore vos peuples ! Puissiez-vous réaliser le grand projet que votre cœur droit et noble avait formé en montant sur le trône, et qu’un premier choix, malheureusement motivé par l’erreur publique, a rendu jusqu’ici impossible, celui d’une réforme dans l’administration des finances !