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decin du duc d’Aiguillon, et de Rousseau, ex-oratorien, précepteur du comte d’Agénois, l’autorisation de faire imprimer à Paris, mais sous la rubrique de Genève, une nouvelle feuille, qu’il intitula Journal historique et politique, mais qui est demeurée connue sous le nom de Journal de Genève.

Il l’annonça par un prospectus pompeux, qu’il accompagna, par surcroît, d’une lettre circulaire où il était dit, en substance, qu’on avait permis en France l’entrée et la circulation d’un Journal historique et politique devant paraître trois fois par mois ; que différentes Cours avaient bien voulu agréer le projet de ce journal, et avaient permis l’extrait de leur gazette nationale, ainsi que la promulgation de toutes les nouvelles qui n’étaient pas de nature à y entrer ; que, par conséquent, ce journal comprendrait nombre de faits que l’on chercherait inutilement ailleurs ; qu’il serait en même temps le précis, l’extrait de toutes les gazettes et journaux politiques de l’Europe, sans aucune exception ; qu’on mettrait à la tête des premiers journaux un tableau historique de l’état actuel des différentes Cours de l’Europe, et que l’on continuerait ce tableau au commencement de chaque année.


Le spectacle des événements publics, lit-on dans le prospectus, est sans contredit un des plus piquants qu’on puisse offrir à la curiosité des lecteurs. C’est l’objet essentiel des gazettes. Mais on se plaint tous les jours que l’empressement du public à les ac-