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niqueurs, et où, très-probablement, elles aboutissaient toutes, comme cela se pratique encore aujourd’hui. La distribution et le débit en étaient ensuite opérés par des particuliers. C’est du moins ce qui résulterait d’un fait que je rencontre dans les Mémoires de Palissot, placés en tête de l’édition de ses œuvres donnée à Liége. Deux individus, dit-il, étaient venus en 1759 lui proposer le débit et la distribution des gazettes étrangères dans tout le royaume comme une idée nouvelle, qui pouvait être très-avantageuse et qu’on pouvait solliciter avec d’autant plus d’espoir de succès, que cette distribution n’appartenait à personne. Palissot se mit en campagne, et obtint l’autorisation nécessaire. Mais au moment d’en venir à l’exécution, il fut arrêté par les réclamations d’un libraire nommé David, qui se disait en possession du débit de ces gazettes. Cette affaire fit beaucoup de bruit, dénaturée qu’elle fut par les nombreux ennemis de Palissot. Quoi qu’il en soit, David, qui n’avait joui, comme ses pères, que sur de simples concessions des administrateurs des postes, confirmées en sa faveur par M. d’Argenson, consentit à s’associer Palissot, à condition que celui-ci obtiendrait du duc de Choiseul des lettres-patentes qui confirmeraient et légaliseraient sa possession, et de la compagnie des postes un abonnement qui le mît à même de donner au public les gazettes étrangères au prix de 36 livr.,