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Cette circulation des journaux étrangers était-elle, dans les commencements, assujettie à quelque condition, c’est ce que je ne saurais dire ; mais nous avons vu que, plus tard, les propriétaires de ces feuilles achetaient le droit de les faire entrer en France par une contribution versée dans les caisses du ministère des affaires étrangères, et dont la quotité variait suivant des considérations de diverse nature.

Quoi qu’il en soit, les journaux étrangers de toute sorte paraissent avoir de tout temps abondé à Paris, à la grande satisfaction du public, qui y trouvait un dédommagement de la stérilité de la Gazette, et en dépit de la feuille officielle, qui aurait voulu se réserver le privilége exclusif de « ne rien dire, ou de dire des riens. »


Voici une liste assez curieuse des feuilles qui s’imprimaient ou circulaient dans la capitale avant la Révolution, en 1779, avec leur périodicité et leur prix :


Petites Affiches. Hebdomadaires. — L’Affiche de Province, 7 liv. 10 sous ; l’Affiche de Paris, 24 liv., 48 liv. avec une feuille annexe, consacrée à la littérature et aux sciences, qui y avait


    dire que la gazette de Cologne coûtait moins du quart ou du cinquième de la sienne ? Je ne saurais me prononcer à cet égard ; mais évidemment la gazette de Renaudot devait coûter plus d’un sou parisis, et j’étais plus près du vrai quand j’en fixais le prix à cinq sous, p. 104. Après tout, ce détail n’a qu’une valeur assez secondaire ; le fait de la circulation des gazettes étrangères et de leur bon marché n’en reste pas moins évident, et c’est là ce qu’il importait surtout de constater.