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Journaux circulant à Paris en 1779.


Les feuilles étrangères circulaient assez librement en France, et cela, paraît-il, dès l’origine des journaux. C’est, du moins, ce qui résulte d’un factum de Renaudot que nous avons cité à la fin de notre premier volume. « Si vous voulez, répond-il à son agresseur, persuader à un chacun que le gazetier de Cologne puisse corriger celui qui fait les gazettes à Paris, qu’il commence à en faire de meilleures que lui, et qu’il le fasse croire au peuple, juge qui ne flatte point et à qui vous vous devez prendre de ce que celles que vous envoyez sont d’un si mauvais débit, qu’il y a peu de personnes qui en veuillent pour le port, et moins pour leur prix, quelque petit qu’il soit, et moindre que le parisis des nôtres… tandis que celles de Paris manquent plutôt que les curieux pour les arracher des mains des colporteurs, encore toutes moites de l’impression. »

Outre le fait de leur circulation en France, il résulte de ce passage que les gazettes étrangères se colportaient dans les rues, comme la gazette de Renaudot, et que le prix en était très-minime[1].

  1. On ne trouve nulle part d’explication bien satisfaisante du mot parisis. D’après Trévoux, ce serait l’équivalent de la crûe, ou le cinquième denier au-dessus de la prisée ; chez les financiers, dit-il, le parisis s’appelle le quart en sus : ainsi le parisis de 16 est 4. Partant de là, devons-nous supposer que Renaudot a voulu