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Villenave, mais en partie seulement, car il paraît qu’il n’a pas été possible à l’éditeur d’en trouver un exemplaire complet.


Les couronnes de l’Académie, les applaudissements du public acclamant sa première tragédie, Denys le tyran, eurent bientôt fait oublier à Marmontel cette petite mésaventure, et lui firent reporter toutes ses pensées vers le théâtre, qui, selon ce que lui avait dit Voltaire, donnait en un jour la gloire et la fortune.

Cependant nous le retrouvons dans le journalisme douze ans après, et encore cette fois ce furent les circonstances qui l’y poussèrent. Il avait été assez heureux pour plaire à madame de Pompadour, et s’était lié avec le docteur Quesnay, médecin de la favorite. Un soir qu’il était avec ce dernier, madame de Pompadour, raconte-t-il lui-même dans ses Mémoires, le fit appeler, et lui dit : « Savez-vous que La Bruère est mort à Rome ? Il était titulaire du privilége du Mercure ; ce privilége lui valait 25,000 livres de rentes. Il y a de quoi faire plus d’un heureux, et nous avons dessein d’attacher au nouveau brevet du Mercure des pensions pour les gens de lettres. Vous qui les connaissez, nommez-moi ceux qui en ont besoin, et qui en seraient susceptibles. » Marmontel nomma Crébillon, d’Alembert, Boissy, et encore quelques autres. Il ne s’était