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rier galant, le Nouvelliste galant, créés par la spéculation à l’imitation du Mercure galant, et écrits par de pauvres réfugiés aux gages des libraires hollandais, mais trop légers, vraiment, et trop vides, pour que nous ayons cru devoir nous y arrêter.

Les journaux politiques eurent en général plus de succès, et il en est qui fournirent une longue carrière. Bien qu’admonestés quelquefois, et même réprimés par le gouvernement hollandais, sur les plaintes des ambassadeurs étrangers, les nouvellistes d’Amsterdam et de La Haye jouissaient d’une liberté qu’on ne leur eût accordée nulle part ailleurs, et dont ils usaient sans scrupule pour rendre leurs gazettes piquantes ; ils avaient véritablement le privilége de fournir l’Europe de nouvelles et de raisonnements politiques. « Les Gazettes, dit l’abbé Bianchi[1], ont pris naissance à Venise, dans un temps où cette république était le centre des négociations de l’Europe. Depuis que les Hollandais ont acquis l’indépendance et formé une république de négociants, ils sont devenus les nouvellistes des nations les plus éloignées : à Constantinople, à Smyrne, au Caire, dans le Levant, dans les deux Indes, on lit les gazettes hollandaises comme à La Haye et dans les cafés d’Amsterdam. Le Courrier du Bas-Rhin, qui a fait diverses réflexions sur la

  1. Lettre au prince de Beaumont Vintimille (Novelle literarie).