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rière sans aucune marque de lassitude. Leur but se ressemble beaucoup, sans être tout à fait le même. On trouve constamment dans l’un et dans l’autre un mélange de nouvelles et de littérature ; mais le Mercure, faisant son objet principal des lettres et de tout ce qui constitue les sciences, les arts et les spectacles, n’accorde qu’une partie de ses soins aux nouvelles et le Journal, s’attachant, au contraire, à recueillir tout ce qui peut satisfaire les nouvellistes, n’y mêle quelques articles littéraires que pour les faire servir d’intermèdes à ses relations historiques. Ainsi la préférence de l’un ou de l’autre dépend du goût particulier des lecteurs ; et, comme on peut dire en général que la curiosité du public n’a guère d’autre objet aujourd’hui que les belles-lettres ou les nouvelles, il n’est pas étonnant que, dans ce partage, le Mercure et le Journal aient chacun des partisans en grand nombre.

» Il faut confesser d’ailleurs que les qualités qui conviennent à des ouvrages de cette nature s’y trouvent fort bien réunies. On reconnaît dans le Verdun un écrivain sensé, qui laisse aux événements le temps de s’éclaircir avant que de les publier, qui est en garde contre les bruits faux et les témoignages légers, qui n’affecte point d’embellir les circonstances, et qui ne cherche qu’à rendre service à la vérité. Si l’on peut attribuer à la crainte des lois le soin qu’il a de n’offenser personne, on