Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 3.djvu/286

Cette page a été validée par deux contributeurs.

lité, qui « lui valut l’applaudissement de Londres et de Vienne, aussi bien que de Versailles et de Madrid » ; elle fut même traduite en allemand.

Le journal de Jordan avait pour titre primitif : La Clef du cabinet des princes de l’Europe, ou Recueil historique et politique sur les matières du temps ; l’appellation de Journal de Verdun, qui a prévalu, lui vient de la ville où il s’imprimait alors sans doute qu’il jouissait de la plus grande vogue. En tête de l’exemplaire de la Bibliothèque impériale se trouve la copie manuscrite d’une lettre de Jordan, très-importante pour la bibliographie assez mal connue de ce recueil, et que nous croyons devoir reproduire :


Le journal que je commençai au mois de juillet 1704 avait pour titre : La Clef du cabinet des princes, et je donnai à l’imprimeur le nom de Jacques le Sincère, à l’enseigne de la Vérité, parce qu’alors je ne voulais pas être connu, et que, d’ailleurs, j’étais incertain de la réussite. Je le limitai à cinq feuilles in-8o chaque mois, et il a été continué jusqu’à présent sur le même pied ; il n’y a point eu d’interruption pendant la guerre, ni depuis la paix.

Je le fis d’abord imprimer à Luxembourg, pendant que cette place était au roi. Quelques années après, lorsque l’ouvrage fut un peu goûté du public, je demandai un privilége à la chancellerie de France pour lui mieux faciliter l’entrée du royaume sous le titre de Journal historique (imprimé à Verdun). Monseigneur le chancelier de Pontchartrain me donna pour examinateur M. de Saint-Contest, et successivement M. le comte Robin, alors commissaire des guerres à Metz, qui n’y ont jamais rien trouvé à condamner.