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ments… Malheureusement les gazetiers, dans la plus grande partie de l’Europe, sont, ou des personnes ineptes, ou des gens qui font ce métier-là pour vivre. »

Dans une note à laquelle nous avons fait allusion (t. I, p. 379), Camusat cite l’opinion de Vigneul-Marville et il ajoute les réflexions suivantes :

« Je crois qu’il n’y a point aujourd’hui de nation en Europe qui n’ait une ou plusieurs gazettes. Chacun veut être informé de ce qui se passe ; ceux même que leur état et leur condition éloignent de l’administration des affaires sont souvent les plus avides de nouvelles, et en général le monde est tellement accoutumé à la Gazette, qu’il en regarderait la suppression comme un deuil public, sans parler ici des ressources que perdraient les princes si la Gazette venait à manquer. À ne la considérer que comme un recueil de dates et de faits, il est certain qu’on peut tirer beaucoup de fruit de cette lecture, qu’on doit les conserver avec soin, et qu’il est permis quelquefois de les citer.

» Que l’on puisse lire les gazettes, c’est une proposition que je fonde sur la nécessité indispensable où sont tous les hommes de savoir ce qui arrive dans le monde. Quelque misanthrope que l’on soit, on tient toujours par quelque bout à la société ; et l’intérêt, la bienséance et diverses autres raisons ne permettent pas d’ignorer entièrement ce qui s’y