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semaines, en 24 pages, puis toutes les quinzaines, en 48 et 72 pages.

Enfin, les Nouvelles Lunes forment 30 numéros in-8°, du 1er janvier au 25 juillet 1791.

« Les derniers numéros de cette publication, si gaie à sa naissance, dit M. Monselet, sont attristés fréquemment par des confidences douloureuses sur la situation de l’auteur, sur ses malheurs pécuniaires et sur la difficulté des temps. « Les banqueroutes de plusieurs libraires me réduisent enfin à gémir dans une position voisine de l’indigence. Je suis forcé de quitter mon logement, et il se trouve aujourd’hui qu’ayant travaillé onze heures par jour et une partie des nuits, me refusant jusqu’à la plus légère distraction, faisant honneur à mes engagements, je n’ai rien avancé de mes affaires, et je suis retombé dans l’état où je végétais autrefois, et d’où j’avais eu tant de mal à me tirer ! On peut donc avec quelque talent, avec une activité sans égale, une conduite irréprochable, avec une réputation et des succès, ne retirer aucun produit de ses veilles ! » Hélas ! oui, mon pauvre Cousin Jacques ; fallait-il une révolution pour vous en faire apercevoir ! »

Enfin, écrasées par la concurrence, les Lunes cessèrent de paraître : le temps n’était plus à ces innocents badinages. Beffroy, qui s’en aperçut, résolut de s’essayer dans un genre différent ; changeant de ton, mais toujours au fond l’honnête, le