Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 3.djvu/252

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ront par la rue de Gèvres, le quai de la Mégisserie, près de la Samaritaine, où l’heure carillonnera ; la rue de la Monnaie, et enfin la rue du Roule. Il n’est pas nécessaire d’illuminer.


Et, dans un numéro postérieur, se lit une longue relation de ce qui s’est passé au déménagement du sieur Lesclapart ; nous nous bornerons à en extraire quelques passages.


Relation véritable et remarquable de ce qui s’est passé au déménagement du sieur Lesclapart, libraire des Lunes du Cousin Jacques.

D’abord les deux sieurs portefaix dont il a été fait mention dans le cinquième numéro se sont présentés chapeau bas à la porte dudit sieur Lesclapart ; là ils ont attendu respectueusement l’ordre du maître. Or il était six heures et demie du soir. Les embarras d’un déménagement exigeant plus de travaux et de loisir qu’on ne pense, lesdits sieurs portefaix se sont vus obligés d’attendre quelques minutes de plus que ne le comportait l’ordonnance. Pendant ce temps-là, ils se sont en allés de compagnie chez le marchand de vin qui fait le coin de la rue de la Pelleterie, toujours en disant : Queu patience !… Là, ils ont trinqué gaiement, ont chanté la petite chanson, se sont battus un instant…

Revenus à la porte du sieur Lesclapart, ils ont chargé la petite charrette en question ; mais la petite charrette n’était pas pleine. Observez, s’il vous plaît, qu’une édition complète aurait exigé un grand chariot, attendu qu’on était déjà au sixième numéro, et que c’est comme qui dirait six éditions. Mais le certain petit succès de certain petit ouvrage ayant contribué grandement à ébrécher la susdite édition, il se trouve qu’une petite charrette était plus que suffisante pour contenir les six premiers numéros des Lunes.

Cependant le peuple, accourant en foule des deux extrémités du pont Notre-Dame, témoigne un empressement fort honorable assurément pour le libraire, pour la brocheuse, pour les filles