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Les Abonnés, faisant une pirouette.

Nous nous abonnerons.

Les Abonnés, se balançant plus gaiement.

Mettrez-vous de temps en temps
Quelques sujets importants ?
Mettrez-vous en vers, en prose,
Des sujets couleur de rose ?

La Lune et le Cousin.

Oui, nous en mettrons.

Les Abonnés font ici plusieurs pirouettes dans les transports de leur gaîté.

Nous nous abonnerons.


Une autre fois il se met en scène, de la façon la plus plaisante.


Encore à mes Abonnés.

Le Cousin Jacques est censé perché sur l’escalier de son libraire, comme sur un théâtre littéraire ; il sort de l’arrière-magasin, et s’avance respectueusement vers la première boutique, dans laquelle sont assemblés tous les abonnés des Lunes. Il paraît là comme Arlequin sur l’avant-scène, fait trois salamalecs, avec toute la grâce et toute la méthode que recommande M. Bacquoi-Guédon, dans son Rudiment des Danseurs… Les abonnés applaudissent, comme de raison ; il y en a par ci, par là, qui sifflent, cela va sans dire : le Cousin sait très-bien qu’on ne peut contenter tout le monde et son père. Il ouvre ses oreilles aux bravos et les ferme aux sifflets ; en cela il a très-grand’raison, tout le monde en convient. Il s’avance ensuite, avec un air bien modeste, sur le bord de la première marche de l’escalier : la pudeur de la belle littérature colore son front ; ses regards, timidement orgueilleux, se lèvent avec une certaine noblesse sur l’assemblée des abonnés ; il ouvre la bouche, courbe un peu le corps, met le pied droit en