Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 3.djvu/244

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pourvu qu’il soit complaisant, silencieux et bonhomme : cela leur suffit. S’adresser chez Lesclapart (l’éditeur des Lunes).

P.-S. Cependant, si le mari qu’elles cherchent savait fabriquer un peu de vers, calculer une épigramme, tourner un madrigal, apprêter un impromptu, arranger une manière de petite chanson, cela n’en vaudrait que mieux, car ces demoiselles raffolent des beaux-arts.


Les Lunes sont dédiées au nouveau jardin du Palais-Royal.


Heureux jardin qu’a fait naître à grands frais
L’art secondé par la magnificence,
Où l’héritier d’un superbe palais
A du bon goût prodigué l’élégance,
Fier rendez-vous des plus jolis minois
Dont les attraits parent la capitale,
Séjour brillant du luxe qu’elle étale.


C’est là, sous des berceaux enchantés, au milieu d’un peuple de beautés, qu’il a fait ces vers ;


L’aspect divin d’un sexe plein d’appas
Mieux qu’Apollon sut échauffer sa veine.


Il avait d’abord pris pour devise ces deux vers de La Fontaine :


D’abord il s’y prit mal, puis un peu mieux, puis bien ;
Puis enfin il n’y manqua rien.


Il les remplaça ensuite par ce vieux proverbe, commenté : Fit fabricando faber (Fit lunaticando lunaticus) ; et il ne s’en tint pas là.

La contexture des Lunes varia plusieurs fois, comme leur périodicité. Elles parurent d’abord tous