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qui sont dévoués de cœur et d’esprit au service des dames, nous voulût faire des chroniques d’amour, comme plusieurs font celles des nations et des royaumes. Nous avons assez de relations des particulières aventures, qui souventefois ne sont pas la centième partie des galanteries d’une femme ; mais je voudrais qu’ils nous fissent tout de suite des annales de tout ce qui arrive à de certaines femmes que l’on voit. Ils les suivraient d’années en années, et cela servirait d’instruction aux hommes de même qu’aux dames. »

» Je m’imagine que tel est le dessein du nouveau journaliste de Londres. Il y joindra modes, parures, vers galants, méthodes pour plaire, recettes pour l’entretien de la beauté, etc. Voilà, dit-il, ce qu’il veut offrir aux dames au commencement de chaque mois. »


Le printemps de 1768 vit éclore un Courrier de la Mode, ou Journal du Goût. « C’était, au dire des Mémoires secrets, un nouvel ouvrage périodique fort intéressant pour Paris et pour les provinces, qui contenait le détail de toutes les nouveautés de mode. C’était, si l’on veut, une espèce de supplément aux Mémoires de l’Académie des Belles-Lettres, qui conserverait à la postérité le tableau mouvant de nos caprices, de nos fantaisies et du costume national. »