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avec les honoraires qu’il retirait de ses ouvrages et pièces de théâtre, parût devoir vivre dans une sorte d’aisance, le luxe, qui gagne même chez nos poètes, l’a fort dérangé, et il cherche à réparer les brèches faites à sa fortune. L’entreprise utile du Journal des Dames doit lui rendre, tous frais faits, de chaque souscription de 18 livres, un tiers, c’est-à-dire 6 livres. Il compte sur mille souscripteurs au moins, et conséquemment sur 6,000 livres de rente. »

La collection du Journal des Dames se compose d’environ 50 volumes in-12.


La France avait été devancée dans cette voie par l’Angleterre, qui avait son Journal des Dames depuis 1732 ; nous lisons en effet dans le Pour et Contre (I, 161) :

« Un nouveau journal vient de paraître, sous de si heureux auspices, qu’il ne peut manquer de fleurir longtemps, pour peu qu’il s’exécute avec esprit : c’est le Journal des Femmes, the Ladies Journal, meuble qui manquait sur la toilette des dames, et dont il est surprenant qu’une nation aussi galante que les Français se soit laissé ravir l’invention[1]. À la vérité, Branthôme en avait tracé le plan il y a déjà près de deux siècles. « Il serait à souhaiter, dit-il, que quelqu’un de ces galants de profession,

  1. Le Mercure galant avait bien quelque chose de semblable à celui-ci.

    (Note de l’abbé Prévost.)