Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 3.djvu/218

Cette page a été validée par deux contributeurs.

gémissent avec raison sur ces disputes si déshonorantes pour la littérature, le beau sexe en particulier, pour lequel il écrit, applaudiront à l’honnêteté de ses sentiments. »

Les Mémoires secrets en parlent à peu près dans les mêmes termes ; ils ajoutent quelques particularités qui ne sont pas sans intérêt (février 1777).

« Il est très-vrai que M. Dorat se charge de donner une nouvelle vie au Journal des Dames, qui, jusqu’à présent, n’a fait que végéter et languir. À coup sûr, quand le sexe se serait choisi lui-même un journaliste, il n’aurait pu en choisir un plus convenable. Des observations plutôt que des censures, de la politesse dans les critiques, surtout la plus exacte impartialité, telles sont les promesses qu’il fait au public, suivant son usage, dans son Idée d’un Journal des Dames, servant de prospectus. Il se propose de donner une attention particulière aux spectacles. On publiera encore dans cet écrit périodique des contes, des romans, des poëmes entiers, et quelquefois des éloges historiques des femmes les plus célèbres. »

— « M. Dorat ne dissimule point à ses amis, qui le blâment de renoncer en quelque sorte au cothurne et au brodequin pour s’armer du sceptre de la critique, que c’est une spéculation de finance. Quoique cet auteur, né homme de condition, ayant 4,000 livres de rentes de patrimoine,