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teinture des productions de l’esprit dans tous les genres, fut une de ces idées heureuses qui devaient naître dans le siècle de Louis XIV

À mesure que la multitude devint éclairée, elle désira de l’être davantage. Les premiers journaux ne lui avaient présenté d’abord que des objets purement littéraires ; mais elle voulut être instruite de tout ce qui peut concerner les différentes branches des sciences et des arts. La religion, la morale, la physique, la géométrie, le commerce, la navigation, l’agriculture, la médecine, la peinture, les mécaniques même, lui parurent devoir entrer dans la sphère de ses connaissances.

Cette révolution dans les esprits a-t-elle été un bien pour l’humanité ? C’est ce que nous n’entreprendrons pas de décider. (Aujourd’hui encore, pour beaucoup de personnes, la question ne semble pas résolue.) Nous nous contenterons d’observer que, depuis cette époque, tous les arts ont fait des progrès considérables.

Quoi qu’il en soit, les premiers journaux ne pouvant pas suffire à remplir la curiosité du public, les ouvrages périodiques durent se multiplier, et ils se multiplièrent en effet ; chaque matière eut son journal…


Le Littérateur impartial ne se bornait point au rôle de simple rapporteur ; il se proposait non-seulement « de rassembler sous un même coup d’œil ce qui se trouve épars dans tous les ouvrages périodiques, mais encore d’analyser tant de jugements différents, d’en faire une espèce de parallèle et un résumé sans présomption ni partialité. » C’était un peu comme les revues des journaux que donnent certaines de nos feuilles périodiques.


Plus flattés d’élever que de détruire, aimant les lettres pour elles-mêmes, les cultivant par goût, nous lirons sans préjugé, nous écrirons sans passion.