Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 3.djvu/182

Cette page a été validée par deux contributeurs.

des arts, des sciences et de la littérature. Il promet une notice ou même un précis prématuré de toutes les pièces de théâtre. Cet article chatouilleux est ce qui offense surtout les auteurs du Mercure, sur lequel ils ont sans doute perdu leur procès. Il finit par promettre de l’exactitude et de l’impartialité, deux qualités auxquelles il manquera souvent. »

Cependant le Mercure gagna son procès, en partie du moins ; il fut défendu à l’Avant-Coureur d’insérer aucune pièce fugitive. Quant à la partie des spectacles, il en resta en possession.

On a une autre preuve de l’importance de ce journal dans ce passage de Grimm, du 1er octobre 1764 : « Il faut convenir que nos papiers publics font un aussi grand abus d’éloges que d’injures. Nos génies les plus médiocres se trouvent plus prônés, plus exaltés en trois mois de temps, que les plus grands hommes des autres pays pendant toute leur vie ; et, comme l’ignorance se joint à cette admiration stupide, on se persuade qu’il n’y a ailleurs ni génie, ni talents, parce que le Mercure de France et l’Avant-Coureur n’en parlent pas. »

L’Avant-Coureur se continua jusqu’en 1773, et forme 13 forts volumes in-8o. Ses rédacteurs étaient de Querlon, Jonval de Villemert, La Combe et La Dixmerie. On y substitua, au commencement de 1774, une « Gazette et Avant-Coureur de la Littérature, des Sciences et des Arts, contenant toutes les