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C’était, comme on le voit, une sorte de bulletin des sciences, des lettres, des arts et de l’industrie.

Quelques extraits, pris à peu près au hasard, achèveront de donner la mesure de l’intérêt qu’offre cette feuille vraiment très-curieuse.

Dans le numéro du 14 mai, nous trouvons, sous la rubrique Médecine, Chirurgie, l’éloge d’un spécifique unique, d’une panacée, que les Parisiens ont sous la main, et dont jusqu’ici, pour leur malheur, ils n’auront pas soupçonné les merveilleuses propriétés.

La France est l’abrégé de l’univers, et Paris est, sans contredit, la plus grande, la plus peuplée, la plus florissante, la plus riche de toutes les villes de la France. Heureux ses habitants, s’ils connaissaient tous les avantages que leur présente le roi des fleuves qui arrose cette capitale ! Il n’est aucun climat où la nature ait offert aux hommes une eau plus salubre que celle de la Seine. Cette eau, dont les exhalaisons donnent à l’air une douce température, qui rend le pain léger, facilite la cuisson des légumes et assaisonne en quelque sorte les viandes, est aussi la boisson la plus propre à conserver ou à rendre la santé. Agréable au goût, elle coule aisément dans les entrailles, ne charge point l’estomac, est amie de la poitrine, et désaltère promptement et parfaitement ; elle excite l’appétit et précipite la digestion ; elle calme l’agitation des fluides et arrête les mouvements convulsifs des solides ; elle lâche le ventre quand ses fonctions sont trop tardives ; elle ouvre la voie des urines ; elle dissout les sels, prévient le calcul, excite la transpiration, éloigne ou arrête la putréfaction, apaise les douleurs, amollit les parties trop dures, relâche celles qui sont trop tendues, absorbe les âcretés, procure enfin l’équilibre des liqueurs et le maintient. Ceux qui font de