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placer ce détail à la tête même de l’ouvrage. C’est en vain que nous chercherions à les deviner. M. l’abbé Chayer ne veut peut-être pas marcher dans les chemins battus. Rien n’est plus commun, en effet, que de dire au commencement d’un livre ce qu’il contiendra et à quoi il sera bon.

Au milieu de tant de travaux, dont le quart suffirait pour accabler tout autre que M. l’abbé Chayer, cet infatigable écrivain trouve encore le temps de donner plusieurs feuilles par semaine (ce sont des mélanges de vers et de prose), de distribuer à qui veut des sermons, des prônes, des panégyriques manuscrits. Qui, dans ce siècle, pourra jouter avec lui pour la quantité des écrits[1] ? »


En 1757 parut, sous le titre de La Religion vengée, ou Réfutation des Auteurs impies, une feuille dirigée principalement contre les encyclopédistes. Elle était dédiée au dauphin par une société de gens de lettres.

« On ne saurait trop louer, dit le Littérateur impartial, le motif qui porte des écrivains célèbres à faire usage de leurs talents pour la défense de la religion. Nous n’examinerons point s’il n’aurait pas été plus avantageux à cette même religion de laisser

  1. En 1710, un curé de Lyon publia un Journal charitable, mais qui ne ressemblait à celui de l’abbé Chayer que par le titre. Il ne s’occupait, en effet, que d’économie domestique. Les magistrats défendirent à l’auteur d’étendre cette utile production au-delà de deux feuilles par numéro. « Et l’on ne marque point de bornes au Mercure galant ! » s’écrie je ne sais plus quel critique.