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attribuer sa chute au mauvais goût du public, à son ingratitude envers les grands hommes, et enfin aux efforts d’une cabale effrénée. Ce pauvre M. de Bastide est déjà tombé quelquefois sur le théâtre italien ; il a fait un Spectateur et plusieurs volumes de contes moraux que personne n’a pu lire. Il fait bien de n’être pas, sur son mérite, de l’avis du public. »

Il l’avait prouvé notamment, et d’une façon éclatante, par des Réflexions qu’il publia lui-même sur son Spectateur, et qui inspirèrent au Censeur hebdomadaire les réflexions suivantes :

« Voici encore un nouveau Spectateur, par M. de Bastide, auquel nous souhaitons la plus brillante fortune. Nous examinerons les volumes déjà publiés de cette collection, sans doute utile pour sa morale. Quant aux Réflexions, petit cahier distribué depuis peu dans le public, nous ne voulons en rien dire ; il nous suffira de transcrire quelques phrases de l’auteur : on verra son ton, sa manière de penser, etc.

« Je pourrais citer dix hommes connus qui m’ont aimé en me lisant, et qui m’ont convaincu par des faits positifs que les maximes de mon livre pourraient un jour couler dans les mœurs de ma nation. »

« Je vois du bien à faire : la nature m’y porte, j’en attends mon bonheur, et ma vocation est per-