Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 3.djvu/137

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Penseur, dont il donna également deux volumes. « Des aventures ou historiettes, des lettres sérieuses ou comiques, des allégories, des moralités sous diverses formes, peu de littérature : tel était, dit Querlon, le bagage de cette nouvelle feuille, imitation lointaine du Spectateur anglais, mais qui se faisait lire. »

Les Mémoires secrets mentionnent vers cette même époque la suppression d’un Gazettin de Bruxelles, par Bastide, qui n’est peut-être autre que le Penseur. « Ce n’est pas, y lit-on, que M. de Bastide ne respectât la religion et les mœurs ; mais tant de particuliers dont on y relevait les ridicules se sont ameutés contre cet ouvrage que l’introduction en a été défendue en France, et le ministère a pris la chose si fort à cœur qu’il y a intéressé celui de Vienne, et le dit Gazettin est supprimé à sa source même. »

Quelques années après il revint à la charge avec des Variétés littéraires et galantes, qui n’eurent non plus qu’une existence éphémère.

Bastide ne manquait pourtant pas de savoir-faire. Ce dernier recueil, par exemple, se vendant fort mal, il imagina, pour lui donner de la vogue, de profiter du zèle allumé par un mandement de l’archevêque de Paris en faveur des captifs : il ouvrit à leur profit une souscription à laquelle il promettait de consacrer le quart de ses bénéfices, et il in-