Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 3.djvu/135

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ges périodiques. C’est encore là un effet de perspective.

» Malheureusement le cabinet de notre dessinateur n’est point situé dans une de ces places publiques ou de ces rues passagères qui offrent à chaque instant des scènes variées et intéressantes. Le miroir qu’il a mis à sa fenêtre ne lui rend que des groupes assez ordinaires et des événements communs, ou bien quelques grimaces que lui font des passants dont les yeux ont aperçu le trou de la fenêtre, grimaces qu’il croit de bonne foi s’adresser à d’autres, et qu’il prend pour des attitudes pittoresques. Souvent même ce miroir ne lui offre rien : alors il a recours à son génie, et, prenant la plume, il fait une amplification sur le premier point de morale qui frappe son esprit. »

« Nous avons vu le Monde comme il est, dit à son tour le Censeur hebdomadaire ; cela ne coûte que deux sols : ce n’est pas la peine de s’en priver. — Comment, deux sols ! Il y a quelque chose pour deux sols dans le monde ! — Rien n’est plus vrai. Pour deux sols on porte fort poliment chez les particuliers une feuille de douze pages. Quelqu’un dira : Ah ! que cela est plaisant ! Mais rien ne doit être plus mauvais — Point du tout ; il y a de temps en temps des choses, et c’est bien assez pour deux sols.

« Les maîtres sont priés d’ordonner à leurs portiers ou domestiques d’arrêter le porteur du Monde