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lantes qui sont le véritable ornement de cette collection, et il existe un grand nombre de recueils anglais sous le nom de Beautés du Spectateur.

Cet exemple fut imité par les écrivains français. On cite une compilation intitulée : Esprit d’Addison, ou Choix du Babillard, du Spectateur et du Gardien ; Yverdun, 1777. Sous le titre de Variétés morales et amusantes, un anonyme, que Barbier dit être l’abbé Blanchet, a publié des extraits du Spectateur et de quelques autres ouvrages périodiques. À une époque plus récente, madame Dufrénoy a inséré dans sa Bibliothèque choisie quelques essais du Spectateur, traduits en général avec élégance. Enfin en 1826, M. Mézières a donné, sous le titre d’Encyclopédie morale, un Choix des Essais du Spectateur, du Babillard et du Tuteur, qui se distingue par sa fidélité et son élégance, et offre une très-agréable lecture.

Mais le Spectateur n’eut pas seulement des traducteurs ; il eut de non moins nombreux imitateurs.

Marivaux est le premier, du moins à ma connaissance qui, chez nous, se soit exercé dans ce genre si difficile ; mais il y réussit mal. Son Spectateur français, dont la publication commença avec l’année 1722, fut très-froidement accueilli.

« Cet ouvrage, dit le Journal de Monsieur, est une imitation du Spectateur anglais d’Addison. Il