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nance autant que de littérature. Deux raisons d’une très-grande importance nous assurent, pour le bien des lettres, la perpétuité des journaux : 1o leur utilité réelle, tant pour les écrivains qui les composent et pour leurs croupiers que pour ceux qui les impriment et qui les débitent ; 2o la nécessité de nourrir l’honorable curiosité d’un certain ordre d’amateurs, qu’il faut tenir en haleine par l’attrait de la nouveauté, et de vaincre tous les dégoûts de leur inconstance, soit par des titres imposants, soit par de nouvelles tournures qui ne changent rien au fond des journaux, puisqu’ils disent tous presque la même chose, mais qui surprennent, comme les modes, les regards du jour, et font l’effet du moment. » (Affiche de Province, 2 mars 1774.)

Dreux du Radier, dans un passage que nous aurons occasion de citer plus tard, assure également que la multitude des journaux n’en avait pas diminué le prix. « Tous, dit-il, ont été reçus avec empressement, et les moins estimables ont joui de quelque considération. »

Cela n’empêchait pas, bien entendu, qu’on ne leur décochât mainte épigramme ; j’en citerai deux que je rencontre dans mes notes :


On dit aussi que maint Cerbère,
Parmi les faiseurs de journaux,
Sur la vanité littéraire
Sait lever de petits impôts,