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les plus belles matières de physique, des morales, mathématiques et autres disciplines, et laquelle était une des plus belles et plus utiles institutions qu’eût faites Renaudot, au jugement même de plusieurs de ses ennemis[1]. »


Le Bureau d’adresse et ses registres étaient ouverts à tous ceux qui se présentaient, moyennant une rétribution de trois sous, ainsi que nous l’avons vu, et comme nous l’apprend encore le Ballet auquel il servit de motif :

Pour nos trois sous nous y pouvons entrer,
Et trouver quelque chose ou blanque.

C’était là déjà une grande facilité, eu égard à l’époque ; mais Renaudot était trop habile pour s’arrêter ainsi à moitié chemin ; il comprit que, pour servir utilement les intérêts de ses clients, il devait porter directement à la connaissance du public, à domicile, leurs demandes ou leurs offres. Il publia donc, dès l’origine, une feuille, qui n’était en grande partie que la reproduction des registres de son Bureau d’adresse, auquel elle servait d’organe. Nous ne saurions dire si cette feuille avait une périodicité régulière, ni quel en était le prix ; mais son existence, qui ressortait déjà implicitement des priviléges de Renaudot, ne peut plus faire doute en pré-

  1. Response à l’Examen de la Requeste, etc.