Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 2.djvu/91

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pourront juger ceux qui considéreront ce que c’est que fournir gratuitement, à Paris, les remèdes à tous venants, et que les injures atroces et malédictions continuelles que ses ennemis vomissent contre sa personne et son honneur cesseraient vraisemblablement, n’étant inventées à autre fin que pour faire cesser cette charité[1]. »

Et tout ce que Renaudot avait pu obtenir de la générosité de Louis XIII, « après les beaux règlements par lui proposés pour qu’il n’y eût plus de mendiants valides en France, fut la concession d’un emplacement pour y bâtir à ses dépens un hôtel dans lequel la grande foule des malades qui venaient recevoir gratuitement chez lui le conseil de quinze ou vingt médecins et les remèdes a leurs maladies, et qui encombraient tellement les avenues de son logis qu’ils le rendaient de difficile accès à toutes autres personnes, fût plus au large et plus commodément reçue[2]. » Et encore la jalousie de l’école de Paris parvint-elle à paralyser les effets de cette largesse.


Rappelons enfin qu’il se tenait au Bureau d’adresse « une Académie ouverte à tous les bons esprits, qui venaient conférer en public de toutes

  1. Factum du procès d’entre Th. Renaudot et les médecin de l’Eschole de Paris.
  2. Requeste présentée à la Reine, par Th. Renaudot, en faveur des pauvres malades de ce royaume.