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M. de Malesherbes fut d’avis que, cette fois, il fallait passer quelque chose à Fréron ; on ne lui raya que les personnalités les plus directes. « Il faut suivre une règle, écrivait Malesherbes au censeur, quoique nous nous en soyons un peu écartés dans la feuille de la Bataille, parce que, dans ce moment-là, le pauvre Fréron était dans une crise qui exigeait quelque indulgence. »

« Grâce aux difficultés que lui opposa la censure, Fréron, obligé de se contraindre et de passer de l’injure à l’allusion, a véritablement acquis de la finesse et de l’esprit plus qu’il ne s’en accorde ordinairement. C’est un de ses meilleurs articles, le meilleur peut-être ; c’est presque du Janin déjà, avec plus de sobriété. Il caractérise sous des noms légèrement travestis, comme dans la bataille du Lutrin, les principaux chefs de l’armée philosophique, Diderot et son aide-de-camp Sedaine, Grimm, Marmontel, et les autres à la suite : on les reconnaissait tous alors sous leur masque transparent. »

Nous croyons qu’on lira avec intérêt cette pièce curieuse :


Relation d’une grande bataille donnée à la Comédie-Française
à la première représentation de l’
Écossaise.


Hier samedi 26 de ce mois, sur les cinq heures et demie du soir, il se donna au parterre de la Comédie-Française une des plus