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mandements, des oraisons funèbres, des discours d’académie… Un journal universel où l’on fait entrer ce qui se produit de meilleur dans toute l’Europe, tant pour les arts que pour les sciences, sera donc fort utile.


Cette Bibliothèque universelle eut pour fondateur Armand de La Chapelle, qui avait continué la Bibliothèque anglaise depuis 1719 jusqu’en 1727, et il eut pour principaux collaborateurs deux littérateurs alors en grande réputation, Barbeyrac et Desmaizeaux.

« Ce sont les libraires, dit l’abbé Desfontaines, que l’auteur, pour voiler avec esprit sa vanité, fait doctement raisonner sur la fortune d’un journal, et sur les talents des journalistes. Si l’on voulait s’en tenir à l’idée magnifique qu’on trace de cette Bibliothèque, on croirait que l’auteur va effacer les Sallo, les Bayle et les Basnage ; les figures les plus étonnantes sont encore trop faibles pour développer ses talents ; cependant ce journal ne ressemble qu’aux plus médiocres. Qu’il est glorieux pour des libraires hollandais de se voir transformés en souverains législateurs de la république des lettres ! Le noble usage que fait le bibliothécaire raisonneur de cette heureuse liberté batavique, en se soumettant aux décisions d’un tribunal si infaillible ! Qu’on compare cette préface avec celle de la Bibliothèque italique, on reconnaîtra combien les auteurs étrangers font gloire de dépendre des libraires. Cette